L’é­pi­dé­mie de coro­na­vi­rus (Covid-19) a des consé­quences désas­treuses pour l’économie, et notam­ment pour les livreurs des pla­te­formes, comme Uber Eats, Deli­ve­roo ou Stuart, qui ne béné­fi­cient pas des mêmes droits que des sala­riés. Ils sont parfois obligés, pour des raisons finan­cières, de conti­nuer à tra­vailler malgré les risques. Voici donc quelques conseils pour faire au mieux en cette période.

Conseils sanitaires

Le meilleur des conseils et le plus évident : si vous le pouvez, restez chez vous. Plu­sieurs cour­siers sont déjà tombés malades malgré le respect des conseils sani­taires donnés par le gou­ver­ne­ment et les pla­te­formes, ces conseils ne sont donc pas infaillibles.

L’épidémie liée au Coro­na­vi­rus (Covid-19) atteint un stade cri­tique en France, avec plus de 130 000 cas confir­més et plus de 24 000 décès comp­ta­bi­li­sés (selon les chiffres offi­ciels, même si la réalité est cer­tai­ne­ment lar­ge­ment plus impor­tante — nous vous conseillons à ce sujet la vidéo de Data Gueule pour Fran­ceTV Slash).

Si vous choi­sis­sez de conti­nuer à livrer malgré tout, soyez strict quand au respect de ces conseils : en livrant, vous ne vous exposez pas seule­ment vous-même au virus, vous prenez le risque d’être un facteur de dif­fu­sion. Imposez-vous de res­pec­ter en per­ma­nence les gestes bar­rière pré­co­ni­sés par le gou­ver­ne­ment, ainsi que les conseils sui­vants plus spé­ci­fiques à notre activité.

Gardez à l’esprit que la livrai­son sans contact est désor­mais obli­ga­toire, et ce quelle que soit la pla­te­forme. Vous devez, au res­tau­rant, ouvrir votre sac pour que le res­tau­ra­teur y dépose lui-même la com­mande. Puis, chez le client déposer votre sac ouvert sur le pas de la porte pour qu’il y récu­père sa com­mande. À chaque étape, tenez-vous tou­jours, en per­ma­nence, à au moins deux mètres de dis­tance des autres livreurs qui attendent leur com­mande, à au moins deux mètres du res­tau­ra­teur, et à au moins deux mètres du client. Même quelqu’un qui ne pré­sente aucun symp­tôme peut tout à fait être porteur du virus et donc le pro­pa­ger autour de lui.

Pensez à dés­in­fec­ter votre sac de livrai­son entre chaque courseà l’aide de lin­gettes dés­in­fec­tantes ou d’un spray et de mou­choirs à usage unique. Bien sûr, il faudra dés­in­fec­ter l’intérieur du sac, mais éga­le­ment toutes les parties exté­rieures que vous êtes amené (ou que les clients sont amenés) à toucher régu­liè­re­ment (poi­gnées, système de fer­me­ture, etc).

Ne négli­gez pas l’importance des équi­pe­ments de pro­tec­tion indi­vi­duelle (EPI). Portez des gants (en latex ou en nitrile de pré­fé­rence, les gants de vélo ou de moto ne pro­tègent pas des virus). Changez-en le plus souvent pos­sible, et au moins toutes les heures. Entre chaque chan­ge­ment, lavez-vous les mainsavec du gel hydro­al­coo­lique ou bien, si vous n’en avez pas, vous pouvez prévoir de partir tra­vailler avec une bou­teille d’eau savon­neuse et une bou­teille d’eau claire pour se rincer les mains. Portez un masque FFP2 a minima : les masques FFP1, les écharpes, mou­choirs, etc… vous pro­té­ge­ront des pous­sières, mais abso­lu­ment pas des virus. Res­pec­tez la durée de vie des masques jetables (de 4 à 8 heures selon les modèles) : au-delà, leur effi­ca­ci­té n’est plus garan­tie. Vous trou­ve­rez sur ce site des expli­ca­tions plus détaillées sur les masques de protection.

En cas de symp­tômes (toux, fièvre, fatigue…), ne prenez pas d’anti-inflammatoires comme l’ibuprofène ou la cor­ti­sone, qui sont sus­cep­tibles d’aggraver l’infection. Restez chez vous et appelez votre médecin ou télé-consul­tez.

Aides disponibles

En cette période, il existe deux types d’aides : celles des pla­te­formes et celles de l’état.

Aides des plateformes

Il existe des aides finan­cières four­nies par cer­taines pla­te­formes ou leurs assu­rances par­te­nairesDeli­ve­rooUber Eats et Stuart pro­posent par exemple de rem­bour­ser jusqu’à 25 € de pro­duits sani­taires (gels, masques, …) sous cer­taines conditions :

Deli­ve­roo propose éga­le­ment la prise en charge d’une télé­con­sul­ta­tion sur Qare, de même qu’une indem­ni­sa­tion en cas de conta­mi­na­tion par le virus. Cette indem­ni­sa­tion existe éga­le­ment avec Uber Eats : tous les détails sont dis­po­nibles sur le blog Deli­ve­roo et dans la FAQ d’Uber.

Aides de l’État

Il existe éga­le­ment d’autres aides finan­cières qui relève plus du statut que de la pla­te­forme pour laquelle on travaille.

Le gou­ver­ne­ment a par exemple annoncé la créa­tion d’un Fonds de soli­da­ri­té pour les indé­pen­dants, per­met­tant de toucher une aide jusqu’à 1 500€ par mois. Si vous êtes éli­gible, le montant de l’aide cor­res­pon­dra à la perte de chiffre d’af­faire entre la période de réfé­rence et le mois pour lequel est faite la demande.

Pour pouvoir y prétendre :

Les seules micro-entre­prises non-éli­gibles sont donc celles dont la perte de revenus est insuf­fi­sante, ainsi que celles créées après le 1erFévrier 2020. En effet dans ce dernier cas, aucune décla­ra­tion n’a jamais été faite à l’URS­SAF, il n’est donc pas pos­sible d’avoir un chiffre d’af­faires moyen sur lequel baser le calcul.

Shine propose un simu­la­teur pour véri­fier en une minute son éli­gi­bi­li­té.

Les télé-décla­ra­tions seront à effec­tuer à partir du 1er Avril pour l’aide de Mars et à partir du 1er Mai pour l’aide de d’Avril. Cela se fait sur votre espace per­son­nel sur impots​.gouv​.fr, via la rubrique « Mes­sa­ge­rie », en sélec­tion­nant l’op­tion « Je demande l’aide aux entre­prises fra­gi­li­sées par l’é­pi­dé­mie Covid-19 ».

Cette aide a été confir­mée pour les mois de Mars et Avril, et devrait être recon­duite de nouveau en Mai, avec un taux de perte de chiffre d’af­faires abaissé à 50 %.

Il est aussi pos­sible, pour tous, de deman­der une aide finan­cière auprès du Fonds d’Action Sociale. Cette pro­cé­dure requiert de fournir plus de docu­ments et de preuves des dif­fi­cul­tés ren­con­trées, mais elle est ouverte sans condi­tion précise de baisse de chiffre d’affaire. Le for­mu­laire, dis­po­nible à cette adresse, est à trans­mettre à votre URSSAF.

L’URSSAF propose éga­le­ment le report du paie­ment des coti­sa­tions sociales. Pour cela, il suffit de se rendre sur son espace autoen​tre​pre​neur​.urssaf​.fr, rubrique mes­sa­ge­rie, pour expli­quer les dif­fi­cul­tés ren­con­trées et deman­der le report des coti­sa­tions. Atten­tion, il s’agit bien d’un report et non d’une remise : le paie­ment sera tou­jours dû, même s’il peut être éche­lon­né sur les mois suivants.

Si vous êtes testé positif au Covid 19 et qu’un arrêt maladie vous est pres­crit par un médecin de votre Agence Régio­nal de Santé (ARS), vous pouvez pré­tendre au ver­se­ment d’indemnités jour­na­lières par la sécu­ri­té sociale, dès le premier jour d’arrêt (le délai de carence, habi­tuel­le­ment de sept jours pour les indé­pen­dants, est sup­pri­mé dans ce cas).

Enfin, vous trou­ve­rez de nom­breux conseils détaillés sur les aides dis­po­nibles, sur le site inde​pen​dants​-coro​na​vi​rus​.info.

N’oubliez pas que l’épidémie et la situa­tion évo­luent chaque jour, très rapi­de­ment : il est donc impor­tant de se tenir informé régu­liè­re­ment, par exemple en rejoi­gnant notre groupe Face­book ou vous abon­nant gra­tui­te­ment à notre news­let­ter.

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